mercredi 29 avril 2009

Lui

Ils déambulaient dans la ville, sans trop savoir encore où ils allaient. Paris, c’était un peu comme elle : il avait peur qu’en étant loin d’elle, il ne la reconnaisse plus quand il reviendrait, et qu’ainsi il laisse d’autres hommes habiter son cœur et son corps. Derrière ses grands yeux mats, il la redoutait, elle et sa candeur. Il lui demandait ses bonnes raisons pour l’aimer. Elle lui répondait : « J’aime ton sourire, ta vision poétique du monde, les grains de beauté sur ton torse, tes sarcasmes, ton regard lourd quand tu me vois nue, ton regard clair après que tu m’as fait l’amour. J’aime ton odeur, la façon dont tu mets ton bras sur mes épaules quand on marche comme si tu voulais dire aux autres que je ne suis qu’à toi. Je t’aime pour tout cela, parce que tu es à moi d’une manière unique, comme je suis à toi d’une manière unique, comme je ne l’ai été et ne le serai jamais avec aucun autre. Parce que tu es toi ».
Alors, ils repartaient, toujours plus loin sur les trottoirs secs, avec dans la bouche un avant-goût de printemps au beau milieu de l’hiver.

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