lundi 27 avril 2009

La femme de fer

C’était l’après-midi. Dehors, le vent murmurant contre la fenêtre dispersait les nuages. Dans la chambre, un autre murmure : le cliquetis mécanique des cheveux d’Eve qui tapaient contre les épaules de l’amant. Tandis que le fer froid tombait goutte à goutte sur leurs corps nus, leurs mains et leurs jambes entrelacés dans un bruissement furtif donnaient naissance aux soupirs rauques. Les draps plissés frottaient contre la peau douce et ses bas qu’elle avait gardé.
- Fusion intemporelle -
On voyait des stries de soleil passer à travers le filtre des volets.
Leur union finie, ils restèrent longtemps ensemble, l’un dans l’autre, jusqu’à ce que le soleil meure et que leurs cœurs s’apaisent… La main toujours perdue dans les cheveux d’Eve, l’amant s’étonna : « Encore ? ». Eve ne répondit rien, se contenta de sourire, les joues rouges et le souffle court. Puis, il lui dit: « J’avais l’impression que tes cheveux étaient en fer ». Elle sourit de plus belle. Les cheveux libres enfin, humide, elle le serra plus fort, et alors le métal des barrettes éparpillées sur le lit eut l’éclat de leurs yeux perdus : « Ta femme. Je suis ta femme de fer ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire